dimanche 17 août 2014

Silence on est entrain de combattre le terrorisme!

Il m'est devenu de plus en plus fréquent ,depuis maintenant plusieurs semaines, d'être approchée par des personnes désirant m'alerter sur des violences policières qu'eux- mêmes ou des parents ou des proches à eux ont subies.Cela confirmerait les allégations qui prévalent de plus en plus quant à la multiplication des dépassements et des exactions que des citoyens feraient objet de la part des autorités censées les défendre.Cela confirmerait aussi les appréhensions que des sources concordantes commencent à exprimer dénonçant la prévalence d'un silence complice de la plupart de certains défenseurs des droits de l'Homme qui considéreraient,paraît-il,qu'ils sont en alliance sacro-sainte, et donc n'acceptant pas la critique encore moins la dénonciation, avec divers syndicats de police et des associations policières se prétendant respectueuses des droits de l'Homme et porteuses de la transformation de la police d'un outil de répression aux mains du pouvoir absolu en une police républicaine et citoyenne . Car ,même si cela est pour surprendre, ce genre de syndicats et d'associations existent bel et bien en Tunisie depuis l'avènement de la Révolution! Cet état d'esprit et la recrudescence des actions terroristes qui ont déjà fait plusieurs victimes parmi les agents de la sûreté et les personnels de l'armée ont donc rendu de plus en plus problématique et difficile de parler des dépassements commis par des agents de l'ordre et de l'obligation qu'ont toutes les autorités ,y compris celles chargées de la répression,de respecter scrupuleusement les droits humains et de s'interdire le recours aux pratiques constituant ,selon les normes internationales, une atteinte caractérisée à l'intégrité humaine et à la dignité du citoyen. En effet, bénéficiant de l'atmosphère emprise de crainte et de peur qui commence à s'installer dans le pays du fait de la montée du terrorisme et de son enracinement de plus en plus palpable, certains sécuritaires ont tendance à vouloir escamoter leur propre responsabilité et celle de leur corps dans la mauvaise tournure qu'ont pris les choses au cours des trois dernières années du fait du traitement inefficace et parfois presque complice dont ont profité les terroristes . Parmi les agents des forces de l'ordre,il y en a même certains qui tentent de se repositionner sur la scène nationale et à récupérer des prérogatives,des pouvoirs et une autorité qui ne leur reviennent pas mais qu'ils avaient acquises du temps du dictateur déchu. Allant jusqu'à exagérer la menace terroriste certains agents, appuyés en cela par divers "experts" et même par des gens de la presse, en appellent à la priorité absolue que revêt sa confrontation et prétendent même que la lutte contre cette menace justifierait le recours -"à titre exceptionnel",disent-ils- à des violences considérées comme interdites "en temps normal" comme la torture et les mauvais traitements ou les exécutions. Aujourd'hui l'acte de critiquer une violence policière perpétrée équivaut, dans les yeux de certains,à un acte de haute trahison. " Laissez-les faire, ils sont entrain de combattre les terroristes"!; rétorquent ,à toute dénonciation de violences policières, de nombreux con-citoyens qui ont choisi le rôle de l'avocat du diable en oubliant ou en ignorant totalement qu'à l'origine de l'explosion sociale et politique il y avait bien la révolte contre l'oppression et la terreur qui nous ont été infligés,plusieurs décennies durant, par la dictature et le système policier implacable qu'elle a instauré. Ces gens ne sont visiblement pas conscients de la gravité de leurs discours et actes. Ils sont inconscients du fait que c'est en abandonnant certaines de nos libertés et droits que nous les perdrions tous. Bref il ne me vient nullement à l'esprit l'idée de jouer à l'extrémiste ,à l'inconditionnelle ou au jusqu'au boutiste mais je tiens à assumer autant que je pourrai ma tache de citoyenne imbue de liberté et toujours disposée à prêter ma plume aux déshérités ,opprimés et victimes de tout genre qui font appel à moi.C'est dans ce cadre que je rapporte ci-dessous deux exactions dont j'ai eu vent
Le premier dépassement m'a été signalé par un journaliste étranger. Nous étions attablés dans un café de l'Avenue Habib Bourguiba quand il a aperçu des flics entrain d'interpeller deux jeunes. La scène l'a visiblement remué car il s'est mis soudainement à me raconter une autre scène dont il a été témoin deux jours auparavant : une policière agressant une citoyenne . Puis un collègue à elle accourant à la rescousse pour se ruer sur la victime et continuer à la tabasser devant les badauds avant de la conduire au poste de police ." J'ai essayé d'intervenir mais ils n'ont voulu rien entendre",m'a-t-il affirmé en terminant son récit , comme pour s"excuser.
Je ne fus nullement surprise donc, de lire,deux ou trois jours plus tard,sur l'un des journaux de la place, un papier rapportant les mêmes faits .
Le deuxième dépassement m'a été rapporté par une amie du jeune victime de l'agression. Ce dernier a été agressé -m'a-t-on affirmé- par des policiers auprès desquels il est allé signaler la perte d'un porte-feuille. A sa sortie du poste, il s'est tout naturellement mis à gronder un accompagnateur en lui lançant de gros mots pour le charrier. Cela n'ayant pas plu à un agent auquel il n'a pas fait attention ,il a été reconduit reconduit illico presto au poste pour se faire agresser, humilier et malmener .On lui a même déchiré ses vêtements et menacé de lui coller un procès de consommation de drogue . Je présume que ces deux cas ne sont que deux petits exemples de ce qui se passe réellement et j'espère que nos organismes de défense des droits de l'Homme retrouvent un peu de leur raison et s'attellent de nouveau à leur action portant sur la dénonciation de tous les abus et oeuvrant à mettre fin à l'arbitraire ou du moins - pour être réaliste- à en limiter les excès. Agresser un citoyen ne peut aucunement nous avancer à mettre fin au terrorisme.Au contraire il ne s'agit là aussi que d'une autre forme de terrorisme. Il est certain que ces agissements illégaux,inhumains et condamnables ne sont nullement le fait de tous les agents de l'ordre mais cela n'allège en rien de leur gravité. Pour être honnête je fus l'une de ces personnes qui ont cru à l'histoire de la police républicaine. Mais quel leurre ! Et pour être honnête et partant du fait que je suis parmi ceux qui avons cru dans les slogans relatifs à la police républicaine et apporté notre soutien aux policiers qui nous ont semblé les défendre je ne peux qu'affirmer ici que la réalité des choses dans notre pays en la matière est encore loin d'être rassurante et que les agissements indignes et que les pratiques relevant de la torture et des mauvais traitements semblent continuer à représenter un système et un outil de gouverner,comme du temps des jours sombres de la dictature. Ceci dit je pense que la situation est en régression sur tous les plans. Je pense aussi qu'il est temps qu'on agisse toutes et tous ensemble pour préserver nos droits et surtout pour défendre notre citoyenneté. Rien ne justifie la violence et les agressions. Je respecte le fait que les policiers doivent faire leur devoir et arrêter les bandits ,les terroristes et les malfaiteurs mais cela devrait se faire dans le respect des lois et des droits de l'Homme. C'est quoi l'utilité de tabasser une personne qui est déjà menottée ? Que révèle pareil agissement à part une haine gratuite ,un désir d'hégémonie et une frustration ?

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